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San Telmo, murmure ancien de Buenos Aires

Il suffit de quelques pas dans San Telmo pour entendre les pavés raconter des histoires. Des histoires de marins fatigués, d’artisans obstinés, de dames en dentelle et de danseurs de tango dont les ombres glissent encore au coin des rues. Ici, la ville respire autrement, plus lentement, comme si le temps avait décidé de s’arrêter pour mieux se souvenir.


Berceau colonial et âme bohème

San Telmo est l’un des plus anciens quartiers de Buenos Aires. Ses origines remontent au XVIIe siècle, quand les colons espagnols bâtissaient des maisons basses et des églises de pierre. Il porte le nom de Saint Telmo, patron des navigateurs, car c’est vers ces rues proches du port que se tournaient jadis les regards des marins.

Autrefois quartier bourgeois, il fut transformé par l’épidémie de fièvre jaune de 1871. Les riches familles fuirent vers le nord de la ville, abandonnant leurs demeures. Celles-ci furent reprises par des immigrés italiens, espagnols, et français, donnant naissance aux fameux conventillos : grandes maisons divisées en chambres partagées, où l’on entendait parler toutes les langues d’Europe, dans un concert d’accents et de nostalgies.


Anecdotes et légendes au coin des rues

  • Les danseurs invisibles : on raconte que, certaines nuits, on peut entendre le frottement discret d’un bandonéon et le pas syncopé d’un couple de danseurs sur la Plaza Dorrego, même quand la place est vide.
  • Le marché qui sent le cuir et le temps : inauguré en 1897, le Mercado de San Telmo abrite des odeurs de café, de vieux livres et de cuir patiné. Sous ses verrières, le passé n’a jamais vraiment quitté les lieux.
  • Un fantôme français ? : la Maison de Juan Carlos Castagnino, au 556 de Defensa, serait hantée par l’esprit d’une dame française amoureuse d’un marin. Elle attend encore son retour, dit-on, chaque soir derrière les persiennes.

Aujourd’hui encore…

San Telmo est un poème qui s’écrit au présent avec de l’encre ancienne. Des antiquaires, des artistes, des écrivains et des rêveurs s’y croisent. Le dimanche, la Feria de San Telmo déploie ses trésors sur les trottoirs : montres gousset, vinyles oubliés, poupées d’un autre siècle, et tangos joués à la guitare sur les balcons.


San Telmo, c’est le cœur ancien de Buenos Aires qui bat doucement, mais avec passion. Un quartier où chaque mur, chaque lampe en fer forgé, chaque balcon en fleurs semble murmurer : « Je me souviens… »

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